Bonne nuit les petits :3 [Kéké-chaaaan #SBAFF#]

C'avait été de dures journées. Combattre, fuir, donner toute son énergie à gagner du temps, éviter au possible de se faire blesser par l'ennemi; la demande en chakra et en concentration avaient été énormes, et la tension avait atteint un niveau des plus élevés. Aizael savait bien que c'était primordial pour son employeur: se retrouver ainsi si près de celui qu'il cherchait depuis tant d'années... D'une certaine manière, il était content pour lui. Etre sur le point de réaliser son désir le plus cher n'est pas donné à tout le monde. Malheureusement, tout ne s'était pas passé comme prévu...
Le moral des troupes n'était pas au plus haut, et tous étaient épuisés. Prendre un temps pour se reposer ne serait pas du luxe; une bonne nuit de sommeil de plus permettrait à certains d'effacer leurs échecs cuisants et de repartir sur un bon pied.

Mais tout de même, ç'avait été intéressant. Ce Gaara, par exemple, il était vraiment séduisant. Pas autant que Sasuke, mais il atteignait facilement la place numéro deux dans le top dix du Tisseur de Glace. Dommage pour le kazekage, son coeur était déjà pris <3 En pensant à cela, Zaza lança un regard timide à son bien-aimé, qui ne semblait vraiment pas d'humeur à supporter ses enfantillages. Pas compliqué, il faisait tout le temps la tronche. Mais là, c'était encore pire. Le jeune homme soupira. Ils couraient à une vitesse modérée depuis plusieurs heures, afin de s'éloigner assez de tous ces ennemis groupés en un seul lieu. Pas de répit avant d'être hors de portée.
Traversant l'épaisse forêt de Konoha, le petit groupe franchit monts et rivières avant qu'enfin Sasuke se décide à accorder la pause. La nuit était déjà bien avancée, ils ne prirent pas la peine de monter un campement. C'était dans une endroit calme, à l'abri d'un bosquet. Ils n'avaient rien trouvé de mieux, le paysage demeurant partout plat et monotone. Ce qu'ils avaient vu pour l'instant ressemblait à des rizières. Ils devaient maintenant se trouver bien au nord, dans le pays du son.

Aizael s'installa un lit de fortune non loin de celui de son employeur. Les filles dormaient plus loin. En y réfléchissant, si on faisait des dortoirs séparés pour les deux sexes, mieux aurait valu mettre Zaza avec ces demoiselles. Mais trop tard... ♥ Il n'osa pas demander à son cher Uchiha s'il avait besoin de quelque chose, de peur de se faire rembarrer avec toute la délicatesse d'un cher Uchiha énervé. Autant rester tranquille pour le moment. Il s'allongea doucement, laissant son regard clair vagabonder sur la voute céleste en partie occultée par les branchages. Quelques étoiles luisaient de leur minuscule éclat bienveillant. Tout était étrangement calme après les évênements des derniers jours...

Envoyant un câlin de bonne nuit à son bien-aimé par télépathie, il finit par s'enfoncer dans les brumes du sommeil, navigant avec douceur sur un radeau de pensées, de souvenirs et d'espérances. Il fit un drôle de rêve. Il y avait quelque chose, une espèce de monstre affublé de plusieurs têtes de Sasamé, tel un Scylla des profondeurs de son imagination. La créature, énorme, dressait ses figures de harpies tordues dans des grimaces effrayantes, et se mit à le poursuivre dans un monde tout rose, décoré de lapins, de coeurs et de petites fleurs. Zaza courait, de toutes ses forces, et s'agitait sur sa couche. Mais alors qu'il parvenait presque à échapper à la bête, son pied heurta quelque chose, et il s'étala de tout son long. Un lapin rose avait eu la bonne idée de venir s'installer là, comme pour le faire trébucher. Et l'horrible Sasamé arrivait! Avant qu'il aie pue se relever, une de ses têtes rousses plongea vers lui pour le déchiqueter avec ses dents pointues. Mais le Tisseur de glace roula sur le côté, esquivant l'attaque. Au même instant, dans la clairière, l'endormi aux cheveux bleus roulait par terre sur les feuilles mortes, en proie à un démon visible seulement dans le royaume de Morphée.
Et il roulait, il roulait, tant et si bien que...

-Gné?

Tout doux. Tout chaud. Et cette odeur, cette odeur familière dont il ne parvenait pas à se rappeler l'origine, mais qu'il adorait par dessus tout... Zaza se blottit contre la chose inconnue. A moitié encore dans son rêve, il vit tout à coup son Sasuke chéri, vêtu d'un pyjama rouge et bleu, avec un “S” comme Super-Eventail-Man brodé sur la poitrine, débarquer dans le monde semblable au jardin d'une poupée connue, et se placer tel le héros qu'il était entre lui et le Scylla. Paré pour toute arme d'un simple poireau, il terrassa l'animal, assenant coup sur coup avec son vénérable légume, si bien que Sasamé s'enfuit, la queue entre les pattes.

Le Tisseur de glace poussa un gémissement d'aise, pelotonné câlinement contre son sauveur, le visage enfoui dans les replis de son kimono blanc. Le damoiseau en question ne semblait s'être rendu compte de rien, trop plongé dans sa propre hibernation pour réagir. Aizael, poussé par une pulsion somnambule qui démontrait son manque d'affection, attrapa le bras de son employeur pour le passer par dessus lui. Comme ça, on aurait vraiment dit qu'il le tenait contre lui, et c'était terriblement... grisant. Il était presque en train de ronronner, lové dans cette étreinte indolente, bercé par la présence chaleureuse malgré elle de l'Uchiwa. Cette peau si douce, qui sentait si bon, ce kimono tout entier imprégné, ce souffle régulier qui soulevait cette poitrine parfaitement musclée... Il nageait en plein extase, bonheur absolu, quelque part non loin du septième ciel.

Tous ces gestes avaient été en partie inconscients, agrémentés par son rêve et les gestes étranges que font parfois les humains en dormant. Car le garçon aux cheveux bleus n'aurait jamais osé faire cela en d'autres circonstances; déjà par simple timidité, et puis parce qu'il savait qu'il se ferait incendier au réveil du bel au bois dormant...

Et c'est ainsi que passèrent la nuit les deux collègues, l'un blotti dans les bras de l'autre, chacun sans réellement savoir ce qu'il faisait là. Malgré tout, on pouvait sentir que ce regain d'affection n'avait fait de mal ni à l'un, ni à l'autre; au contraire...